Résidence de Nelly Monnier et Éric Tabuchi
La résidence
Nelly Monnier et Éric Tabuchi sont accueillis en résidence au Centre d’art et de photographie de Lectoure grâce au programme Capsule, lancé en 2020 par le Ministère de la Culture.
Ce dispositif permet de renforcer les missions des centres d’art, de favoriser la présence des artistes sur le territoire. Il s’appuie sur une charte pour un meilleur accueil des photographes. Capsule est porté par les 7 centres d’art photographiques conventionnés et 7 lieux intermédiaires, identifiés par les conseillers arts visuels des Directions régionales des affaires culturelles.
L’Atlas des Régions Naturelles est, comme son nom le suggère, une aventure photographique singulière imaginée par Nelly Monnier et Eric Tabuchi. Commencée il y a sept ans, son ambition est de documenter de manière égale les 450 régions naturelles ou « pays » composant le territoire français. Durant leur résidence, les artistes s’attacheront à documenter photographiquement la Lomagne, le Condomois, le Bruhlois, etc., régions naturelles se trouvant autour de Lectoure.
Historique de l’Atlas
« Au moment d’entreprendre ce travail, cela faisait déjà un moment que nous nous demandions comment documenter l’architecture vernaculaire française et, plus largement, comment représenter un territoire dans toutes ses nuances.
C’est en cherchant quel outil utiliser, car il fallait d’abord définir une trame, une échelle de représentation, que nous avons découvert sur internet la carte des régions naturelles. Bien qu’inutilisable car dépourvue de tout repère, celle-ci a attiré notre attention.
En approfondissant, nous nous sommes procurés les deux tomes du Guide des Pays de France de Frédérix Ziegerman (éd. Fayard) qui contenaient des cartes détaillées. Très vite nous avons commencé le récolement puis la superposition de ces documents à nos cartes routières pour aboutir à ce qui allait devenir notre géographie de référence. »
Les Régions Naturelles
« Le terme “région naturelle“ ou “pays“ désigne des territoires de petites tailles dont les limites renvoyant à leurs caractéristiques naturelles sont – par opposition aux départements administratifs issus de la Révolution – difficiles à tracer. S’il est impossible d’en définir exactement les formes, leurs frontières d’abord physiques et géologiques mais aussi historiques et culturelles persistent à dessiner, dans une sorte de tradition orale, les contours d’une géographie dont la vivacité demeure bien réelle. Ainsi, Semur-en-Auxois, Sucy-en-Brie ou Verdun-en-Lauragais ont conservé dans leur toponyme le nom de leur ancienne région. Leur nombre varie suivant que l’on regroupe ou non certaines sous-entités, pour notre part nous en avons défini 450 dont vous pouvez consulter la liste qui figure dans l’onglet “index des régions“.
Pour résumer, le terme de région naturelle est une notion assez vague qui désigne des territoires aux limites tout aussi incertaines. Cette imprécision, qui tempère l’autorité des cartes conventionnelles, nous a paru propice à décrire le continuum territorial qui est davantage une succession de nuances parfois ponctuées de ruptures franches – s’il fallait trouver une comparaison, on pourrait dire que les régions naturelles sont tour à tour des teintes d’aquarelle dont les contours se mélangent et des aplats de gouache dessinant des aires distinctes. En autorisant cette finesse descriptive qui mélange le flou et le net, le diffus et l’accentué, la trame des régions naturelles fournissait, en plus d’une échelle, la souplesse que nous recherchions. »
Nelly Monnier
Nelly Monnier est née en 1988, elle vit et travaille en Essonne.
Après une enfance rurale et des études de cinéma à Bourg-en-Bresse, elle obtient un DNSEP aux Beaux-Arts de Lyon en 2012 puis développe un travail de peinture et d’écriture sur les signes distinctifs architecturaux, décoratifs ou publicitaires) qui animent les milieux ruraux. Elle expose au Creux de l’enfer et à l’IAC en 2013, puis à la galerie 22,48m2 (Paris) ou encore à la Halle de Pont-en-Royans. Sa pratique est nourrie de nombreux voyages de proximité, notamment pour le projet d’Atlas des Régions Naturelles qu’elle mène avec Eric Tabuchi. Des emprunts de formes naturelles et culturelles existantes sont recomposés et juxtaposés dans différentes séries picturales au long cours.
Éric Tabuchi
Éric Tabuchi est né en 1959 à Paris. il vit et travaille en Essonne.
Après des études de sociologie où il découvre l’œuvre d’Auguste Sanders, Eric Tabuchi commence son travail photographique. En 1999, en compagnie d’autres artistes, il fonde à Paris le collectif Glassbox avec qui il participe à de nombreuses expositions. À partir de 2007, Eric Tabuchi publie plusieurs livres – Hyper Trophy, Twentysix abandoned gazoline stations, Alphabet truck – chez Florence Loewy. Il expose notamment au Palais de Tokyo, au Confort Moderne et aux Abattoirs. À partir de 2014, il travaille à l’élaboration d’Atlas of Forms qu’il publie en 2018 chez Poursuite. Depuis 2017, il se consacre à la réalisation de l’Atlas des Régions Naturelles, projet mené avec Nelly Monnier. Né d’un père japonais et d’une mère danoise, son travail s’articule autour des notions de territoire, de mémoire et d’identité. Les typologies architecturales constiturent le principal de son œuvre. En plus de sa pratique photographique, Eric Tabuchi produit des objets et réalise des installations.
Infos pratiques
Résidence de septembre 2024 à janvier 2025
Événements associés
• Rencontre avec les artistes autour de leurs livres, Atlas des Régions Naturelles à la librairie La Méridienne de Fleurance le vendredi 15 novembre à 18h30.
Documents disponibles