L’édition 2020
Les expositions
Les rendez-vous
Les partenaires
Association Déclic avec Gaël Bonnefon, Arno Brignon et Anne Desplantez • Collectif IPN avec Alexandre Atenza, Mélanie Bouychou, Raphaël Courteville, Audrey Douanne, Laura Freeth, Brenda Galliussi, Nicolas Jaoul, Maroussia Sallent, Matthieu Sanchez, Thomas Soulié, Émile Stoclin et Léo Sudre • Compagnie OBRA • Frédérique Félix-Faure • Yohann Gozard • Hipkiss • Myriem Karim (invitation à la Résidence 1+2) • Thérèse Pitte et Philippe Pitet • Fernanda Sánchez-Paredes (invitation à la résidence Traverse) • Annabel Werbrouck
Comment continuer à penser, à organiser des projets artistiques dans nos lieux en temps de crise sanitaire ? Pour quels publics ? Dans ce contexte sociétal et au regard du marasme économique qui s’annonce, quelles places pour les arts visuels et les artistes ?
Le fantasme d’une planète sans frontière, régulée par l’automatisme des marchés, est fortement bousculé. La crise sanitaire fonctionne comme un grand révélateur, contribue à poser un regard critique sur nos modes de vie et nous donne l’occasion de repenser les écosystèmes entre global et local.
Repenser le partage et la circulation des œuvres en France et à l’étranger va devenir un enjeu majeur dans nos métiers, pour être en phase avec une nécessaire sobriété carbone. Une question se pose : est-ce que des formes de « circuits courts », terminologie utilisée habituellement pour parler d’une consommation responsable locale et écologique, ne devront pas être reconsidérées et valorisées au regard des « circuits importés » dans le milieu de l’art ?
À l’heure où notre planète est victime du réchauffement climatique, réchauffement lui-même lié au modèle productiviste, où la préservation de l’environnement est devenue un enjeu de survie, cette crise nous donne l’occasion cet été d’expérimenter « le circuit court » et de mettre en avant une scène artistique régionale dans cette édition 2020 de L’été photographique de Lectoure, aussi inespérée qu’inattendue.
Inespérée car nous avons bien failli lâcher l’affaire, attendre et confirmer en temps voulu la réouverture en navire solitaire de l’exposition Hinterland qui venait juste d’être inaugurée quand le gong du confinement a retenti.
Inattendue car les visiteurs du festival vont découvrir cette année des projets dans l’espace public. Au regard de la lourdeur des normes actuellement en vigueur pour l’accueil des publics dans les lieux d’exposition et de ce « nouveau » monde où la distanciation sociale s’impose, l’option « grand air » nous a paru une évidence. La possibilité aussi de se réapproprier cet espace public dont nous avons été privés pendant de longues semaines. Les œuvres prennent la poudre d’escampette, désertent les lieux patrimoniaux et s’affranchissent des habitudes.
Il était temps de retrouver la liberté, proposer à des artistes de la scène régionale une visibilité, que ces invisibles de la culture, ces oubliés, ces euthanasiés des discours officiels des dernières semaines deviennent indispensables. Notre façon à nous de marquer le coup et d’affirmer haut et fort que l’art est bien une activité et un besoin essentiel. L’ensemble des échelles institutionnelles fragilisées par ce choc monumental ouvre la possibilité de ne pas reprendre les choses comme avant, de se remettre en question et d’expérimenter de nouveaux comportements. Relancer une dynamique créative à Lectoure, recréer du lien et des circulations, nourrir des intentions, réunir et rapprocher artistes, visiteurs, habitants, promeneurs, équipe du centre d’art à travers ce projet en « circuit court ».
Propice aux échanges, aux débats et aux rencontres, l’espace public est un enjeu démocratique nécessaire en cette période d’état d’urgence prolongé. Une opportunité de repenser les modalités de l’exposition et l’interaction avec les publics. L’expérimentation sur le fond et sur la forme sera donc bien présente. Les projets et les œuvres générant une sorte de mise en récit des paysages auxquels ils participent.
Cette édition met ainsi en lumière le « faire ensemble, faire avec » des collectifs d’artistes inventifs et réactifs. Elle propose aussi des journaux de confinement en témoignage de cette période traversée. Au centre d’art, le festival donne un éclairage sur des projets créés en résidence dans la région et permet aussi à ceux qui ne l’ont pas encore vue de découvrir l’exposition Hinterland, remaniée pour l’occasion.
En ce temps de futur incertain pour les arts visuels, c’est le moment idéal de rendre hommage à ces formes d’organisation plus résilientes, expérimentées par les collectifs et les associations d’artistes. S’inspirer de ces modes d’organisation, de ces coopérations revendiquées, de ces solidarités, adaptabilités, partages de ressources et savoirs faire pour repenser nos organisations de demain. Le collectif comme lieu de socialisation, outil stratégique et instance où se produit et se défend un certain nombre de valeurs. Et pour prolonger la réflexion, il nous semble aussi intéressant de témoigner de l’importance de la résidence d’artistes comme étape essentielle au processus de création. La résidence comme lieu de travail et comme lieu des discours sur le travail artistique. La résidence comme un temps de pause bénéfique et nécessaire à l’émergence d’un travail artistique. La résidence, loin du flux tendu, où l’on prend le temps de faire les choses sans se créer de besoins inutiles.
Une édition 2020… Photographique mais pas que…, ancrée et attentive au contexte, à l’économie solidaire de l’art, qui réfléchit à l’impact des projets artistiques sur l’environnement, en partance lentement vers une certaine forme de transition écologique inévitable pour le monde de l’art dans les années à venir.
Marie-Frédérique Hallin
Jours et horaires d’ouverture
Du 25 juillet au 20 septembre 2020
Du mercredi au dimanche, de 15h à 19h.
Gratuit.
Documents disponibles
Dossier de presse
Carte / programme du visiteur
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