L’édition 2025
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À la maison de Saint-Louis / Centre d’art et de photographie
Le bâtiment qui accueille depuis 2010 le Centre d’art et de photographie servait auparavant d’aumônerie au Couvent de la Providence. Les religieuses de la Providence vendent le bâtiment de l’aumônerie à la ville de Saint-Louis (Haut-Rhin, Alsace), avec laquelle la ville de Lectoure est jumelée depuis 1981. La maison est inaugurée le 5 septembre 1999 à l’occasion du soixantième anniversaire de l’évacuation des habitants de Saint-Louis à Lectoure.
Arlene Gottfried
A voice of her own
1972 – 1995
Angel and Woman on Boardwalk in Brighton Beach, New York, 1976 © Arlene Gottfried / Courtesy of the Estate of Arlene Gottfried and Daniel Cooney Fine Art
Diplômée du Fashion Institute of Technology à New York dans les années 1970, Arlene Gottfried entame sa carrière de photographe professionnelle dans l’univers de la publicité et de la commande. Elle profite de son temps libre pour commencer à arpenter New York, devenu son terrain de prédilection, là où elle se sent le mieux comme elle se plaît à le rappeler.
Des plages de Coney Island aux églises de gospel d’Harlem en passant par les rues de son quartier natal de Brooklyn, Gottfried développe une approche documentaire et intuitive, résolument tournée vers l’humain. Sa photographie explore et immortalise avant tout le lien aux autres : ami·es, famille ou encore inconnu·es.
Pendant près de trois décennies, Gottfried a posé son objectif sur certains quartiers de New York, aujourd’hui gentrifiés, en proie à la violence, à la drogue et à la pauvreté. Face à ce tableau noir, la photographe n’a jamais cessé de saisir la poésie, l’humanité, la richesse du multiculturalisme, la subversion et le désir de faire communauté à travers ses portraits d’individu·es en marge dont beaucoup sont devenu·es des ami·es.
L’exposition se propose de retracer ce témoignage unique et personnelle sur le New York des années 1970-1990, à travers les diverses publications qu’elle réalise à la fin de sa carrière, d’Eternal light (1999) à Mommie (2015).
L’ancien Tribunal
L’ancien tribunal est situé dans l’Hôtel de ville de Lectoure, ancien palais de l’évêché. Le palais de l’évêché a été construit par des artisans de Lectoure et des environs et achevé en 1682. En 1790, l’évêché est vendu comme bien national. Il devient alors la demeure de Jean Lannes, le 1er duc de Montebello, général français de la Révolution et de l’Empire en 1804. En 1819, sa veuve Louise de Guéhéneuc en fait don à la commune. La mairie, la sous-préfécture, le tribunal de première instance s’y installent. Le tribunal de Lectoure est resté en fonction jusqu’en 2010.
Felipe Romero Beltrán
Recital
2020
Dialect, 2020-2023 © Felipe Romero Beltrán
Felipe Romero Beltrán développe depuis plusieurs années une œuvre artistique aux fortes implications sociales et politiques. D’abord en Colombie puis récemment au Mexique, l’artiste s’intéresse aux territoires en tension, minés par des problématiques géopolitiques contemporaines. S’il adopte les codes de l’approche documentaire, Felipe Romero Beltrán réalise des images complexes, quasi picturales, qui interrogent les modes de représentations et produisent de nouveaux récits, notamment sur le phénomène aujourd’hui hautement sensible de la migration.
Réalisé entre 2020 et 2023, l’ensemble Dialect explore ces enjeux migratoires autour de la zone frontière méditerranéenne séparant l’Europe et l’Afrique. Pour ce projet, l’artiste a conduit une collaboration de longue durée avec un groupe de jeunes migrants marocains. Ses tableaux photographiques mettent en scène de manière saisissante l’expérience traumatique de leur traversée illégale de la Méditerranée rejouée physiquement, ainsi que leur quotidien en suspens en Espagne.
Présentée dans l’ancien tribunal, l’installation vidéo Recital prolonge ce dispositif performatif. Dans l’attente de leur régularisation administrative, trois jeunes migrants marocains – Habib Houari, Youssef Elhafidi, Bilal Siasse – déchiffrent avec peine les premières pages de la loi espagnole sur l’immigration régissant leur propre statut. Le film met en évidence leur vulnérabilité corporelle et identitaire face au pouvoir implacable de la bureaucratie.
À la Cerisaie
Juchée sur la pointe des remparts sud de la ville de Lectoure, la Cerisaie comprend un jardin et une petite maison attenante. Sa dénomination est liée à sa création : c’est un dramaturge de passage à Lectoure qui a déposé de la terre provenant du jardin de Tchékhov à cet endroit. On y planta ensuite des cerisiers. La maison actuelle qui accueille les expositions du festival en été est un vestige d’une tour plus imposante. Elle était probablement celle du fontainier et était habitée jusque dans les années 1970.
Damien Daufresne
The Overmorrow
2025

L’œuvre de Damien Daufresne se situe à l’intersection de plusieurs disciplines : le dessin, la peinture, la gravure, la vidéo et enfin la photographie dont il explore les possibilités narratives au sein du livre notamment. Réalisées dans son cercle intime ou lors de déambulations, les images de Damien Daufresne sont avant tout le reflet de sa vision intérieure.
Grain de l’image assumé, décadrage, surexposition ou encore flou : le réel se révèle dans sa forme la plus expressive, proche d’une certaine forme d’abstraction faisant écho à son propre travail graphique. Défiant toute logique documentaire, son univers visuel, nourri par sa passion pour la littérature et la poésie, invite moins à une quête de sens qu’à une expérimentation sensible des images.
Pour cette édition du festival, l’artiste investit ce lieu unique qu’est la Cerisaie avec des photographies tirées de son dernier ouvrage : The Overmorrow, né d’un désir d’imaginer une histoire du soir pour ses propres enfants. Ce conte sans parole mais exceptionnellement sonore pour l’occasion, se compose d’images fugaces de corps, de forêts insondables, de lieux hors du temps et de moments suspendus qui nous entraînent au seuil du mystère et du rêve.
À la Halle aux grains
Édifice bâtit entre 1842 et 1846, la halle aux grains flanquée de quatre tours a été construite sur les décombres de la précédente halle détruite par un incendie en 1840 et qui accueillait les boucheries de la ville de Lectoure. De style néo-classique, la nouvelle halle plus moderne fut propice au développement des échanges commerciaux. La halle aux grains est, depuis les années 1960, devenue salle polyvalente et accueille différentes manifestations de la ville dont le festival de l’été.
Au fil des années, Lectoure a pris, grâce à son festival estival, sa place sur la carte des chemins de la photographie et plus généralement des arts. Du duo Gérald Minkoff – Muriel Olesen à Bernard Plossu ou encore Arno Brignon, les nombreux artistes qui ont posé leur objectif sur Lectoure et ses alentours ont pris la mesure tant de la photogénie des paysages gersois que de la complexité de ce territoire rural moins intemporel qu’il n’y paraît.
Les artistes réunis aujourd’hui à la Halle se méfient ainsi de la séduction facile exercée par les panoramas du Gers, tant vantée par la promotion touristique, pour explorer avec sensibilité, humour et affection les réalités d’un territoire au cœur de problématiques du monde rural contemporain : l’enclavement, les effets de la modernisation, l’organisation des terres agricoles et la désertification, entre autres.
Kevin Chrismann et Laura Freeth
Creuser
2019 – en cours
Creuser, 2025 © Kevin Chrismann & Laura Freeth
La recherche d’une moissonneuse-batteuse enterrée dans un coin du Gers est le point de départ du projet Creuser, mené depuis 2019 par Laura Freeth et Kevin Chrismann. Au cours de cette enquête, le duo a récolté, au gré de ses rencontres et de son arpentage de la région, divers indices prenant la forme de récits, d’objets, de gestes ou encore de matériaux. L’ensemble est activé dans l’exposition sous la forme de sculptures, de vidéos, de photographies ou encore de fresques qui évoquent tout autant cette quête primordiale que le passé enfoui des paysages gersois.
Nelly Monnier et Éric Tabuchi
Aller-Retour
2024-2025
Préchac-Lomagne, 2025 © Nelly Monnier & Eric Tabuchi
Avec le projet ARN (Atlas des Régions Naturelles) Nelly Monnier et Éric Tabuchi poursuivent une documentation méthodique des paysages et de l’architecture vernaculaire du territoire français. L’exposition est dédiée à leur récente exploration du Gers réalisée dans le cadre d’une résidence Capsule au Centre d’art et de photographie de Lectoure. Pour l’occasion, le duo présente pour la première fois le résultat de leur arpentage sous la forme d’un journal combinant textes et images. Iels y partagent leur vision singulière de la région, loin des traditionnelles images de carte postale du Gers.
À l’école Bladé
L’école Bladé, est située à l’angle de la rue des Frères Danzas et de la rue Dupouy. L’école des filles fut construite en 1883. Le bâtiment, qui accueille régulièrement les expositions de L’été photographique de Lectoure, faisait partie de l’hôtel Saint-Géry. Les écoliers ont quitté les lieux en janvier 2020 et ce lieu municipal est voué à se transformer en un espace associatif et culturel dans les années à venir.
Alassan Diawara
La Mue
2019- 2025
Sans titre, Pont du Gard 2023 © Alassan Diawara
Alassan Diawara prend la démarche documentaire comme prétexte pour dépeindre des moments de réel dans leur dimension à la fois poétique, symbolique et narrative. Réalisés sur le vif ou lors de longues immersions dans un territoire donné, ses clichés de détails ou de gestes du quotidien forment de véritables tableaux interrogeant les modes de représentations traditionnels. Ses portraits questionnent quant à eux, la place des individus au sein de la communauté tout en explorant les liens intergénérationnels.
Le sujet de la jeunesse occupe ainsi une place particulière dans son travail. Conscient des défis tant socio-politiques, qu’environnementaux et technologiques auxquels sont confrontés les jeunes générations, Alassan Diawara ne cherche cependant pas à livrer un discours sociologique définitif sur leurs conditions.
De la région parisienne, en passant par Nîmes et même le Kenya, au gré de divers projets ou d’observation au sein de sa propre famille, Alassan Diawara saisit les visages multiples et mouvants d’une certaine jeunesse. Il se tient tout autant attentif à ses expressions, à ses désirs d’affirmation qu’à ses contradictions auxquels il est particulièrement sensible :
« La jeunesse est un courant en mouvement, fragile et puissant à la fois, oscillant entre hésitations et débordements. Elle s’invente au fil des jours — c’est précisément ce qui la rend précieuse. Porter attention à ces éclats, c’est tenter d’en saisir l’élan flottant. »
Anne Desplantez et les enfants du Sarthé
Parce que. Ici.
2022-2025
Parce que. Ici., 2022-2025 © Anne Desplantez et les enfants du Sarthé
Depuis plus de cinq ans, Anne Desplantez développe dans une perspective sociale et politique des dispositifs de pratique artistique participative au long cours. Sa démarche interroge le statut de l’individu dans le collectif ainsi que sa juste distance d’artiste vis-à-vis des communautés auprès desquelles elle s’engage.
Le projet Parce que. Ici. est quant à lui l’aboutissement de trois années de collaboration entre la photographe et 29 enfants, âgé·es entre 8 et 18 ans et placé·es au Sarthé, à savoir une Maison d’enfants à caractère social (MECS) et un Dispositif intégré, thérapeutique, éducatif et pédagogique (DITEP), situés non loin de Lectoure. « Rentrer au Sarthé, c’est rentrer dans un village miniature avec son école, sa forêt, sa ferme, ses habitations, et ses habitant·es », décrit ainsi l’artiste invitée à construire autour de l’expérience photographique un espace de dialogue et de confiance avec ces enfants.
De leurs rencontres au gré des saisons, naît un ensemble foisonnant d’images et d’échanges consignés par l’artiste dans ses carnets de recherches, des vidéos et des photographies réalisées en commun. Tout au long des années, celles-ci capturent tout autant les visages, l’expressivité corporelle que des moments du quotidien dans ce lieu unique où tente de se reconstruire l’enfance.
Visages d’enfance dans les années 1930
Droits réservés © Visages d’enfance dans les années 1930
Cet hiver, une boîte en bois a été déposée au Centre d’art et de photographie de Lectoure. Elle contenait une centaine de plaques de verre regroupant près de 800 portraits d’enfants, photographiés dans dans les années 1930.
Aucune mention du nom du photographe, de ses intentions ou des lieux de prises de vue. Unique exception : une photo de classe avec une ardoise indiquant « Martres [Haute-Garonne], 1933. » Une enquête s’engage. Plusieurs hypothèses émergent : peut-être un recensement réalisé par un amateur, mais plus sûrement le travail d’un photographe ambulant, arpentant l’Occitanie avec sa chambre photographique.
Véritable artisan de l’image, le photographe ambulant utilise des plaques de verre enduites de gélatino-bromure d’argent comme support photosensible. Derrière la standardisation de la prise de vue, chaque plaque révèle pourtant une multitude de détails : enfants seuls, fratries, visages flous, images abîmées… Une grande diversité de portraits coexiste.
Ces portraits rappellent combien le patrimoine photographique est précieux et fragile. Anonyme, oubliée ou endommagée, chaque image peut devenir un objet d’étude, un témoin du quotidien pour tenter de raconter d’autres récits. Elles interrogent notre mémoire collective, et la manière dont l’enfance est regardée, imaginée, représentée et transmise.
Dans l’espace public
Perchée sur les côteaux du Gers, Lectoure est une ancienne cité gallo-romaine. Elle séduit par sa cathédrale Saint-Gervais, ses remparts, sa fontaine Diane et ses thermes. Ville d’art et d’histoire, Lectoure est aussi une étape du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
collectif le commun des mortels
Regardez, vous verrez
Coups de vent © collectif le commun des mortels
Jacques Barbier et Élise Pic sont artistes-collectionneurs. Débutée en 2013, leur collection se compose de 3 millions d’objets photographiques et couvre plus d’un siècle d’histoire de la photographie. Sans aucune nostalgie, ils collectent autant l’exceptionnel que le banal. Leur collection de photographies populaires reflète la modestie des sujets et des auteurs, la vie quotidienne et ordinaire. L’exposition présente 60 photographies issues de 5 thématiques, dispersées dans les rues de Lectoure à la manière d’une chasse au trésor.