Exposition de Claude Batho et Myriam Richard
Avec la participation du musée paysan de Simorre
Le Centre d’art et de photographie de Lectoure consacre son exposition de printemps 2022 à deux femmes photographes, Claude Batho, figure majeure de la scène photographique française des années 60 – 70, disparue prématurément (1935 – 1981) et Myriam Richard, installée dans le Gers depuis 2016. Chacune d’elle porte une attention à la chose commune, à l’ordinaire des jours, à la vie quotidienne et aux réalités pratiques. à la façon du journal intime, elles captent inlassablement leur univers immédiat, le cadre de vie familial, domestique, les êtres qui leurs sont chers, les choses apparemment insignifiantes et terre-à-terre, les objets de leur environnement proche. Du singulier à l’universel, une manière d’empoigner intimement l’essentiel de la vie, ce présent singulier, de l’intensifier, de le transfigurer pour l’ouvrir à l’autre. Une écriture photographique infusée aux ressentis, nécessaire et saisissante qui s’exprime à l’argentique noir et blanc chez Claude Batho, en couleur à travers l’intense picturalité du tirage Fresson chez Myriam Richard.
Au rez-de-chaussée de la Maison de Saint-Louis est présentée l’exposition Visages et paysages d’en Haut*, à partir d’une sélection de photographies inédites prises dans le village d’Héry, sur les hauteurs de la commune d’Ugine en Savoie. Entre 1956 et 1981, Claude Batho séjournera à Héry chaque année et produira des milliers d’images qui relatent la vie d’une petite communauté de paysans : pratiques quotidiennes de femmes et d’hommes dans leur relation à la montagne.
Au premier étage, Travaux des champs** est un projet au long cour de Myriam Richard qui montre dans leur quotidien des familles qui entretiennent, cultivent champs, vergers, potagers. Des communautés qu’elle suit depuis 2019 dans tout le département du Gers, qui résistent et continuent à vivre du travail de la terre en conservant un patrimoine et un savoir-faire. Le projet de Myriam Richard est né d’une visite au musée paysan de Simorre, fondé par Jean-Émile Castex paysan et artiste, illustrateur des travaux des champs et des activités familiales des paysans de Gascogne dont on retrouvera les dessins dans l’exposition de Myriam Richard.
* L’exposition Visages et Paysages d’en Haut de Claude Batho a été montrée pour la première fois à Curiox, centre d’art et de rencontres à Ugine, du 31 mai au 27 novembre 2021. L’exposition est revisitée pour les espaces du Centre d’art et de photographie de Lectoure. Elle est construite en collaboration avec John Batho et avec le soutien du laboratoire Photon.
** Travaux des champs est un ensemble de photographies co-produit par l’artiste, le festival Chemins d’art en Armagnac et le Centre d’art et de photographie.
Claude Batho
Claude Batho, de son nom de jeune fille, Claude Bodier, est née en 1935 à Chamalières près de Clermont-Ferrand dans le Puys-de-Dôme. Elle est la seconde et l’unique fille d’une famille de quatre enfants. à la fin des années 1940, ses parents viendront s’installer à Paris ou son père installe un petit laboratoire, elle sera captivée par les odeurs de bains, du révélateur et du fixateur, par la manipulation des pellicules et la vue des épreuves qui sèchent à l’air. Créer sera un moteur vital dans la vie de Claude Batho, affectée par une maladie génétique. Sa condition physique n’est sans doute pas sans conséquence sur le regard qu’elle porte sur le monde qui l’entoure. Après avoir passé le concours d’entrée en 1950 du Collège Technique des arts appliqués Duperré, elle suivra un cursus de cinq ans dont elle sortira diplômée en 1956. à l’époque l’école est réservée aux filles et fait partie des formations que l’on appelle les « Arts’A ». Elle y suit les cours de photographie. La photographie n’est pas le seul domaine de prédilection de Claude Batho puisqu’elle peint et dessine depuis l’enfance.
Durant son cursus une amitié importante et décisive dans sa carrière avec son professeur de dessin lui permettra dès 1955 de venir passer des vacances dans un chalet de montagne au dessus du village d’Héry-sur- Ugine. L’endroit et ses habitants revêtiront une importance particulière dans son œuvre comme dans sa vie. De 1955 à 1957, elle complète sa formation en peinture à l’école des Beaux-Arts de Paris. En 1957, Claude Batho entre aux Archives Nationales pour y travailler comme photographe spécialisée dans la reproduction documentaire. Elle rencontrera en 1961, John Batho, chargé aux Archives de la restauration des reliures anciennes. Claude Batho a la réputation d’être une professionnelle très compétente, John Batho lui demande un jour d’assurer le développement de deux bobines de films réalisées par ses soins. Elle accepte et découvre une image semblable à l’une de siennes : le même endroit, le même angle de vue, à Héry-sur-Ugine. Cette coïncidence va réunir leur vie avec leur mariage en 1963 et des échanges sur l’art et la photographie. Leur union va donner naissance à deux filles : Marie-Angèle et Delphine. Son espace familial va devenir un sujet de travail, son espace d’habitation deviendra par la même occasion son laboratoire pour les tirages.
Tous deux vont s’impliquer dans la vie photographique parisienne. à partir de 1973, ils participent régulièrement aux séances et évènements organisés par le Club des « 30×40 » qui promeut le renouvellement de la création photographie. Ces réunions sont l’occasion de débats animés et permettra à Claude Batho de faire des rencontres et créer des amitiés notamment avec Robert Doisneau. Edouard Boubat, Jean-Philippe Charbonnier, Willy Ronis apprécieront l’originalité de son travail. C’est aussi ici qu’elle rencontrera Jean-Claude Lemagny (conservateur au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque Nationale) qui, sensible à son travail, préfacera plusieurs de ces travaux. Les expositions vont se succéder en France et à l’étranger dans des galeries et des institutions culturelles jusqu’à son décès en 1981, elle sera inhumée à Héry-sur-Ugine.
Figure majeure de la scène photographie française des années 60-70, Claude Batho laisse une œuvre singulière : par une démarche à la fois humaniste et poétique, elle interroge la relation de ses proches à leur cadre de vie domestique et paysager. Investie dans sa vie familiale, les moments vécus vont devenir des sujets sur lequel elle va porter un regard photographique. Travailler en noir et blanc va lui permettre de réaliser toutes les étapes de la photographie, s’impliquant aussi dans le développement et les gestes qui s’y réfèrent.
« Nous avons souvent parlé de cette qualité qu’à la photo de vous plonger immédiatement, sans code, sans intermédiaire, dans le réel. Claude était fascinée par ce rapport à la réalité. Ce quotidien est alors devenu son matériau de travail.» John Batho
Ses photographies, loin de toute forme de nostalgie, mettent en évidence un travail sur l’environnement qui est présent et que l’on ne voit plus. C’est alors l’affect, le sentiment du moment, une lumière, qui peut être le déclencheur de l’acte photographique. Ses séjours à Héry-sur-Ugine seront le moteur d’une production de milliers de photographies qui relatent de la communauté paysanne, de leurs pratiques quotidiennes. Des hommes et des femmes qui l’ont intégré dans leurs activités et leur rapport aux paysages.
« Ces photographies sont trop proches, trop intérieures pour qu’avec elles je puisse prendre de la distance. Elles sont remplies du temps qui passe, sur les enfants, les gens, les choses. J’ai voulu rendre sensible des instant très simples, en retenir les silences. » Claude Batho
Source : Curiox, centre d’art et de rencontres à Ugine.
Myriam Richard
Myriam Richard est née à Langon en 1970. Enfant, elle peignait et dessinait. Elle a commencé la photographie argentique au lycée, puis a étudié à l’école de beaux-arts de Bordeaux. Marquée par l’expérience d’un séjour en Bretagne lors de ses études, elle y retourne depuis régulièrement. Aujourd’hui, elle est installée avec sa famille à Castelnau-Barbarens dans le Gers, elle poursuit la photographie argentique et est adepte de procédés anciens. Son travail empreint de références picturales, révèle une certaine atemporalité et représente un antidote à la fièvre de la vitesse. Dans sa série Mes fantômes débutée en 2011, Myriam Richard trouve sa matière dans l’intimité du cercle familial et se consacre aux liens qui l’unissent à ses deux garçons. Elle poursuit actuellement un projet sur la vie à la campagne et les activités domestiques intitulé Travaux des champs.
Son activité artistique se développe à travers des résidences de créations (Lycée Tristan Corbière à Morlaix, Lycée Louis Querbes à Rodez, Territoire de la Ténarèze dans le Gers, Quartiers du Mirail à Toulouse), des collaborations avec des théâtres (Entresort à Morlaix, CDN à Orléans, La Fonderie à Le Mans), des musées (Morlaix, Grisolles), des ateliers de photographie menés auprès d’enfants et d’adolescents dans le domaine scolaire, psychiatrique et social. Ses photographies sont exposées dans des centres d’art (Centre photographique Marseille, Chapelle Saint-Jacques à Saint-Gaudens, Centre d’art et de photographie de Lectoure, centre d’art Image/Imatge à Orthez), des galeries (Sit Down Paris, Le Lieu Lorient, Saint-Cyprien Toulouse, L’Imagerie Lannion) et des festivals (Nuit de l’instant à Marseille, OVNI à Nice, Nuits photographiques de Pierrevert, L’été photographique de Lectoure, Photofolies de Rodez).
À propos de Travaux des champs
Un texte de Myriam Richard
« Marcher prudemment à travers ces champs. Libellules et papillons volent à l’étourdi. Les abeilles bourdonnent d’un arbre en fleur à l’autre. Faites une trouée dans les feuillages et vous verrez des insectes, araignées, grenouilles, lézards et beaucoup d’autres petits animaux s’activant dans l’ombre fraîche. Taupes et vers de terre fouissent sous la surface. » Masanobu Fukuoka
Introduction
Je réside depuis cinq ans dans le Gers au pied d’un village de plus de 500 habitants. J’ai choisi de quitter le flux des grandes métropoles et ses problématiques, pour retrouver l’ordinaire des jours. Le jardin serait même un objet de choix pour qui voudrait penser l’ordinaire des travaux et des jours1. Je suis donc partie avec ma famille m’installer à la campagne pour éprouver le passage des saisons, cultiver mon potager, planter de la vigne et des arbres fruitiers et retrouver une manière de vivre plus près de la nature. Un coup de vent dans les feuilles, le cri du hibou, les plantes guérisseuses, l’apparition du chevreuil, la brume matinale, le goût de la tomate, les escargots et les limaces, font partie aujourd’hui de mon quotidien.
C’est aussi une source d’inspiration sur laquelle mon travail s’organise. Nous sommes arrivés aujourd’hui à la disparition de certaines espèces causée par l’emballement d’un progrès tape-à-l’œil, d’une situation complexe, incertaine et inattendue. Sensible à l’écocide, je photographie et puise ma réflexion sur le mode des ressources et de l’environnement. Je trouve ma matière dans la vie de ceux qui m’entourent, je vis dans ce lieu où le travail est consacré en partie à la terre, et je souhaite continuer de créer dans un désir de témoigner de la vie rurale et familiale.
En contact étroit avec la nature, de ce travail incessant de reconstruction, de rapiècement, l’exercice du champ toujours en mouvement, convoque le temps. Le temps des activités et de repos, le temps qu’il a fait ou fera. Le temps accordé à la lune et le temps de semer venu, celui de planter et de récolter. Ce travail de subsistance régi par les cycles de la végétation, conditionne la mise en forme du potager, du champ, de la parcelle, mène à recommencer, incite à l’action, à la répétition. Pour cultiver une terre à la sueur de son front, l’aménager, la faire vivre et fructifier, il faut s’en occuper, la préparer, se courber, touche après touche, avec force et patience.
Le travail est dur, mais régulier. Calme, jour après jour, on creuse, on laboure, on élague, on arrose pour la récompense du blé et des fruits de l’été. Et ça recommence tranquillement, sans hâte ni angoisse ni affolement, et chaque année ressemble à la précédente et c’est comme si on vivait éternellement2.
Mon projet est né lors d’une visite au Musée paysan d’Émile situé à Simorre dans le Gers. Jean-Émile Castex, fondateur du musée, illustrateur des travaux des champs et des activités familiales des paysans de Gascogne, raconte à travers des chroniques, des dessins, des poèmes et des souvenirs, la vie à la campagne jusqu’en 1960. Il est décrit les principaux thèmes qui régissent nos vies, le nécessaire quotidien, une proximité inespérée d’un monde ancien toujours présent. En phase avec mon histoire et celle de mes ancêtres, je décidais de porter un regard sur des traditions et des pratiques venues de la terre et de ceux qui œuvrent à s’y inscrire.
Partie I
En 2018, et avec le soutien du Centre d’art et de photographie de Lectoure, j’ai entamé mon projet personnel sur le monde paysan et les travaux des champs. J’ai commencé à photographier mes voisins ; Marc, Lotti et leurs deux filles, qui vivent en autarcie depuis plus de vingt ans dans leur ferme du Bois-Bédat. Repliés sur leur terre, ils font tout à la main et cultivent des plantes aromatiques, sauvages et médicinales, prennent soin de leurs animaux et s’occupent de leur potager. Leur jardin de bouche, une sorte d’extension à leur maison, où l’on trouve toutes sortes de plantes, d’animaux et de fruits, nourrit leur famille tout au long de l’année. Centrés sur ce que la nature leur offre au fil des saisons et occupés à faire pousser les bons légumes au bon moment, je les ai photographiés dans leur activité.
Entre 2019 et 2020 parallèlement à mon projet personnel, le Centre d’art et de photographie de Lectoure me proposait de mener une résidence d’actions culturelles à Condom dans le Gers. C’est sur le territoire de la Ténarèze que j’ai engagé des ateliers et des événements à partir de récits oraux des contes de Gascogne. Les enfants des écoles ont mis au goût du jour un regard sur des traditions populaires venus de fond des temps, ils ont interprété et photographié à tour de rôle : L’homme aux dents rouges, La belle endormie, Le cœur mangé, Le géant et l’enfant, La montagne verte, La flèche brisée, Pipette, Les deux jumeaux, La robe regrettée.
« C’est dans la structure même du jardin ordinaire que l’on trouve des éléments du conte merveilleux : le temps qu’il fait, le temps qui passe, l’occasion, les saisons, la nature du terrain sont des acteurs qui travaillent à mener le processus du conte. »
À ce jour, plusieurs tirages Fresson ont été réalisés avec le soutien des Chemins d’art en Armagnac basés à Condom et du Centre d’art et de photographie de Lectoure.
Partie II
Ce projet au long court qui présente une vision de la Gascogne d’aujourd’hui, met l’accent sur des pratiques nécessaires à notre survie dans leur diversité et de la manière la plus primitive. Je tiens compte des saisons et des thèmes liés à : l’élevage domestique, la fenaison, la vendange, la plantation, la récolte, l’apparition et la disparition de certaines espèces durant le cycle annuel de la culture, ainsi que de la structure du terrain.
Entre le labeur et la contemplation, le soleil et la pluie, l’ordre et le désordre, je réalise des photographies argentiques où, dans le cercle familial, les rituels et les fêtes incarnent des traditions. Au cœur de ce territoire, entre les natifs et les nouveaux arrivants, la nature est commune à chacun, elle n’est pas qu’un cadre vert, un champ, un bosquet, une prairie, un jardin, une forêt, elle englobe des êtres et des choses, des pratiques et des croyances. Terre de contes et de légendes, marquée par la culture des troubadours, ce travail de sédimentation m’entraine dans un réseau de fréquentations intimement lié à son histoire.
« Chat, ouvre-moi la porte. Nous vivrons en bons amis, moi, toi, la Poulette et la Petite Oie. Je vous fournirai des choux, pour faire de la soupe, des poules pour mettre à la broche. Demain, nous irons tous quatre ensemble à la foire de Fleurance. »
En marge des normes agricoles, d’un paysage monétisé et normé, je bats la campagne en ayant à cœur de photographier des familles dans leur quotidien qui entretiennent et cultivent les champs, les vergers et les potagers. Je mets en lumière des femmes, des hommes, des enfants, des animaux, qui continuent à vivre du travail de la terre. Des lieux, des objets, qui traversent le temps. Des communautés qui résistent avec force et panache à la société consumériste tout en conservant un patrimoine et un savoir faire.
Conclusion
Comme une machine à remonter le temps, tout en reproduisant et revivant les histoires, dans ma quête familiale, je travaille en argentique. Je photographie la nature, les visages, les corps, je profite de la vitalité de la lumière, de sa texture et laisse la réalisation des tirages à l’atelier Fresson situé à Sagigny-sur-Orge. Adepte depuis quelques années de son procédé au charbon, du grain qui traduit l’épaisseur du temps et traverse l’histoire, cette technique est la matérialisation de mon propos. Le rendu des couleurs et la vibration de la lumière m’amènent invariablement à la comparaison avec la peinture. Dans la tradition familiale, Jean-François Fresson à qui je confie mes images, perpétue et interprète en maître du tirage depuis trois générations sur du papier à dessin, un arrêt du temps.
À l’heure de la réalité virtuelle, comme une fuite perpétuelle des êtres et des choses, à la recherche de ce temps suspendu, mon projet photographique Travaux des champs, véritable antidote au monde moderne, se veut un portrait d’hommes et de femmes vivant dans leur ferme, préoccupés en permanence à construire leur présent. Dans le respect du vivant, je rends ici hommage au monde paysan qui perdure avec patience et combativité, et propose une lecture sensible et poétique des travaux des champs en Gascogne.
Références
« La révolution d’un seul brin de paille », Masanobu Fukuoka, Reed. Guy Trédaniel, 2014.
« Petit traité du jardin ordinaire », Anne Cauquelin, Ed. Payot et Rivages, 2005.
« Un village », Madeleine de Sinéty, Ed. GwinZegal, 2020.
« Contes de Gascogne », Jean-François Bladé,Ed. Ouest-France, 2004.
« Elizabeth et son jardin allemand », Elizabeth von Arnim, Reed. Bartillat, 2020.
« Les jardins ordinaires », Françoise Dubost, Ed. L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », 1997.
« Morphologie du conte », Vladimir J.A. Propp, Reed. Seuil, coll. « Points essais », 1973.
« La terre », Alexandre Dovjenko, Film muet, Coll. Retour de flamme, 1930.
« La terre du milieu », Juliette Guignard, Les films du Bilboquet, 2020.
Diane Sophie Girin – Conversation avec Maurice Roux, Cycle de conférences, 11 juin 2014.
« La récolte des pommes de terre » 1855, « Les Glaneuses » 1857, « L’Angélus » 1857-1858, JF Millet.
Site de l’artiste
Site du Musée paysan
Jours et horaires d’ouverture
Du 19 février au 8 mai 2022.
Du mercredi au dimanche de 14h à 18h.
Entrée libre.
Vernissage le vendredi 18 février à 18h.
Documents associés
Dossier de presse
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