Résidence ouverte de création

Laure Ledoux

Laure Ledoux, Dans la nuit de l’invisible, Ismael, 2012 © Laure Ledoux

Le Centre d’art et de photographie reçoit la photographe portraitiste Laure Ledoux pour une résidence de création et d’expérimentation de trois mois dans ses espaces d’exposition. Elle visa à accompagner l’artiste en lui procurant toutes les conditions nécessaires à la conception et à la production d’une nouvelle série de photographies à laquelle le public pourra parfois être associé.

Laure Ledoux va créer un atelier, un espace de travail et de vie au centre d’art, se risquer à des accrochages libres et expérimentaux en mettant en perspective des séries photographiques déjà produites ; elle propose aussi de tester des techniques anciennes comme l’ambrotype et le cyanotype. Des rendez-vous au centre d’art seront l’occasion d’échanger avec elle sur ses lectures, la photographie qui l’habite, son parcours d’artiste, ses projets réalisés et rêvés.

La résidence, véritable plate-forme d’expérimentation sera ouverte au public le mercredi, jeudi et vendredi après-midi pour des rencontres découvertes et des échanges aux tonalités variées. Elle sera ponctuée également d’ateliers de création imaginés avec et pour un public scolaire et périscolaire. Sur les traces de photographes portraitistes illustres ou moins connus, les enfants et les jeunes adolescents seront invités à produire leurs propres images. L’occasion aussi de réaliser une galerie de portraits d’adolescents et d’enfants lectourois. Des rendez-vous conviviaux se tiendront ponctuellement en soirée et pendant les week-ends en présence de producteurs locaux. L’idée étant de faire connaissance et d’échanger autour des envies des visiteurs, de nous soumettre vos idées, vos suggestions et de, bien entendu, parler d’art.

Trois entités sont indissociables du dispositif d’accueil en résidence : l’artiste, l’équipe d’un centre d’art et le public. Via les actions de médiation culturelle et de sensibilisation au processus de création mises en place, la résidence constitue un dispositif crucial dans le soutien à la création, elle permet à un artiste de poursuivre et d’approfondir une recherche personnelle. Il s’agit aussi d’un temps privilégié de rencontre avec les habitants d’un territoire. Cela sera également l’occasion de retracer l’identité du Centre d’art et de photographie, son histoire, sa présence sur ce territoire et de réaffirmer les grandes missions des centres d’art en France.

La présence continue d’artistes au sein d’un centre d’art et, par extension, d’une ville et d’un territoire peut avoir des effets porteurs en termes d’élargissement et de développement des publics, en particulier ceux à priori les plus éloignés des arts visuels. Les résidences d’artistes témoignent d’un autre enjeu, celui de la démocratisation culturelle.

Le portrait a connu au fil des siècles des évolutions, aussi bien dans les techniques et styles que dans son usage, à des fins de représentation officielle ou d’agrément. Laure Ledoux a choisi cet art si pratiqué et si difficile du portrait photographique souvent en buste ou mi-corps. Ce qui m’intéresse dit-elle avec la photographie, « c’est ce sentiment du toucher qui se satisfait finalement par l’œil, quand il y a fusion du sens de la vue et celui du toucher ». Il y a dans ses portraits photographiques, une dimension fortement picturale, une référence au tableau, à une certaine peinture classique mise en exergue par le traitement texturé et coloré des fonds, des arrières plans. Qu’ils s’agissent de portraits de boxeurs ou encore de jeunes adolescents, c’est un certain relâchement des sujets qu’elle recherche, ce lâché prise indispensable et fragile qui peut amener un visage à se livrer intimement.

Dans ces visages, elle va traquer un état d’instabilité quasi météorologique, vivant et fugace avec une attention particulière pour la peau et les vêtements, ultime appel à ressentir, à toucher. Surface, limite, profondeur, texture, la peau et ses sensualités, la peau dévêtue, la peau parfois recouverte de vêtements texturés, plissés raconte une histoire. A Lectoure et pendant sa résidence de création, Laure Ledoux nous propose de poursuivre cette recherche personnelle sur le portrait en travaillant notamment avec des groupes d’adolescents. En pleine construction identitaire, l’adolescence est aussi cette période de la vie où remaniements psychiques et physiques induisent de grands questionnements chez les jeunes gens. Des portraits pour se reconnaître, des portraits pour se connaître et mieux s’apprivoiser.


Jours et horaires d’ouverture

Du 29 novembre 2016 au 26 février 2017.
Du mercredi au vendredi, de 14h à 18h.
Entrée libre.


Documents disponibles

Dossier de presse