L’édition 2017
Les expositions : Centre d’art et de photographie • Ancien tribunal • Cerisaie • Halle aux grains • Ancien hôpital
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L’Été photographique, c’est également la découverte et la redécouverte de cinq lieux patrimoniaux emblématiques de l’histoire de la ville de Lectoure ayant chacun une identité très marquée. Certains ne sont pas utilisés comme des espaces d’exposition à l’année. Les lieux participent de par leur fonction, leur architecture, leur situation géographique dans la ville, leur odeur et leur texture à la petite histoire et aux trames narratives de l’édition hérissée 2017 du festival estival. La découverte des œuvres au fil de la déambulation de lieux en lieux permet aussi de redécouvrir les lieux qui les accueillent et vice versa.
Édifice bâtit entre 1842 et 1846, la halle aux grains flanquée de quatre tours a été construite sur les décombres de la précédente halle détruite par un incendie en 1840 et qui accueillait les boucheries de la ville de Lectoure. De style néo-classique la nouvelle halle plus moderne fut propice au développement des échanges commerciaux. La halle aux grains est, depuis les années 1960, devenue polyvalente et accueille différentes manifestations de la ville dont le festival de l’été.
Julien Magre
Né en 1973 à Paris, France
Vit et travaille à Paris, France
Julien Magre est diplômé des Arts Décoratifs de Paris en 2000. En 2010, Agnès b. repère son travail à Paris Photo. Il expose son livre « Caroline, Histoire numéro deux » et des tirages extraits de l’ouvrage à la librairie de la galerie du Jour. En septembre 2014, il fait partie de l’exposition collective « S’il y a lieu je pars avec vous » qui a eu lieu au BAL à Paris. En 2017, la Galerie Le Lieu, à Lorient organise une exposition sur son travail. Il a publié en 2009 « La Route de Modesto » accompagné d’un texte de Marc Villard aux éditions Adam Biro. Les éditions Filigranes éditent « Caroline, Histoire numéro deux » en septembre 2011, « Troubles » en mai 2015 et « Je n’ai plus peur du noir » en 2016. Julien Magre fait partie du collectif France(s) Territoire Liquide (FTL).
Dès ses premières années d’études aux Arts décoratifs de Paris, il commence à photographier une jeune femme « Caroline », qui deviendra la mère de ses enfants et le personnage principal d’une histoire» (…). En parlant de ce projet qu’il mène maintenant depuis quinze ans, le photographe se dit « spectateur de [sa] propre intimité » : choisissant la bonne distance avec son sujet, ni trop loin, ni trop près, il documente son quotidien, et par là-même le rend poétique (…). En parallèle, et avec le même souci de traduire le monde tout en l’amenant du côté d’une interprétation théâtrale, fictionnelle, voire onirique, Julien Magre travaille à l’élaboration de séries photographiques moins directement autobiographiques (…).
L’Été photographique de Lectoure 2017 présente une sélection de la série « Elles veulent déjà s’enfuir » (2010 – 2012).
Elles veulent déjà s’enfuir », tout est là, dans ce titre fictionnel et poétique, plantant le décor d’une histoire en train de se dérouler, en train de se vivre. Le photographe, à l’écart, observe les personnages qui peuplent sa vie intime, ce « elles » si énigmatique tant il nous emporte dans une histoire peuplée d’une multiplicité féminine. Il est question d’une femme et de deux fillettes, mais aussi d’un amant et d’un père qui voit le temps s’échapper à travers elles, le temps qui passe, impossible à saisir si ce n’est par la photographie : « elle me permet de figer le temps qui agit sur l’âge de mes enfants, leurs transformations, de réaliser un travail d’archive au présent. (…) Julien Magre fantasme sa vie, transfigure le quotidien, mais ce n’est pas en metteur en scène autoritaire qu’il crée ses images : c’est bien plutôt en témoin d’une « scène qui se passe ». Il joue de la frontière très mince qu’il y a entre la banalité des gestes et leur possible révélation en instants rêvés. (…).
Léa Bismuth
www.julienmagre.fr
Julien Magre est représenté par la galerie Le Réverbère à Lyon
Coproduction Centre d’art et de photographie de Lectoure avec le soutien du laboratoire Photon Toulouse
Stéphane Thidet
Né en 1974 à Paris, France
Vit à Paris et travaille à Aubervilliers, France
Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2002, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles en 2016 et 2017 à l’Abbaye de Maubuisson à Saint-Ouen l’Aumône, en 2011 au Frac Basse-Normandie à Caen et à la Maison Rouge, en 2008 au Grand Café à Saint-Nazaire ainsi que des expositions collectives en 2016 à Nuit Blanche, au Domaine Vranken-Pommery à Reims, en 2015 à Pioneer Works à New York, en 2014 au Palais de Tokyo et en 2007 au Printemps de septembre.
Stéphane Thidet utilise ce qui l’entoure, des espaces existants, des objets, des dispositifs et s’intéresse avant tout à une intention et à sa condition de réalisation. Ses univers à la fois sombres et fantaisistes, parfois générateurs de tension se déploient à travers des vidéos, des objets, des installations in situ qui souvent métamorphosent directement l’espace dans lequel il travaille. Les réalisations de Stéphane Thidet fonctionnent souvent comme « des pièges, entre attirance et répulsion », entre gravité et émerveillement et opèrent par le déplacement, la difformité ou l’altération. A la manière d’un Lewis Caroll, dans ses œuvres s’exerce une distorsion sur le visible, le réel y subit une mutation, la réalité devient inadaptée, distordue, voire même parfois agressive et dangereuse.
L’Été photographique de Lectoure 2017 réinstalle « Sans titre (Le Refuge) », produit en 2007 ; une cabane à échelle 1 dans laquelle il pleut sans discontinuer, impraticable, inaccessible pour le visiteur. Référence claire au monde des bois mais aussi à la mythologie enfantine de la cabane, elle renvoie à l’imaginaire collectif, à cet état de nature où l’homme pourrait vivre en harmonie avec son environnement. Stéphane Thidet rejoue avec des éléments qui nous appartiennent et en les confrontant à une nouvelle situation qui les fragilise. « Le Refuge » est submergé par la pluie, rongé de l’intérieur par l’eau qui y ruisselle ce qui remet en question cet état d’harmonie. Il s’agit d’une cabane que le visiteur ne peut qu’observer, invité à une étrange méditation, un inquiétant spectacle, celui « d’une maison qui essaie de lutter contre sa propre destruction ».
www.stephanethidet.com
L’artiste est représenté par les galeries Aline Vidal, Paris et Laurence Bernard, Genève
L’œuvre « Sans titre (Le Refuge) » appartient à la collection des Abattoirs / FRAC Midi-Pyrénées, Toulouse. Elle a été produite dans le cadre de la commande publique pour le Printemps de septembre 2007
Eva Borner
Née en 1976 en Suisse
Vit et travaille à Bâle, Suisse
Diplômée de l’École d’art et du design de Bâle, Eva Borner s’inscrit au cœur de la scène helvétique depuis plus de dix ans. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives à la galerie Karin Sutter à Bâle, à la 56th biennale de Venise en 2015, à Stimultania à Strasbourg pour Régionale 17 en 2016 – 2017, à la 6ème Biennale de Thessalonique en Grèce ainsi qu’à Pathos dans le cadre de Chypre, capitale européenne de la culture en 2017.
Entre installation vidéo et photographie, l’artiste traite de la question de la mémoire qu’elle confronte avec l’absence. Dans ses photomontages, elle joue de l’interdépendance de multiples contextes, des limites entre sujet et objet, entre nature et culture. L’artiste bâloise se distingue aussi par ses travaux interactifs, conçus à partir de technologies audio, photographique et vidéo de pointe dans lesquels le spectateur fait partie intégrante du processus de création.
L’Été photographique 2017 présente une sélection de la série photographique « Ich will eine Wahrheit, die erfunden ist » (« Je souhaite une vérité qui est inventée ») (2012 – 2013). Les photomontages d’Eva Borner, assemblés à partir d’images traitées numériquement sont troublantes et composent des paysages surréalistes, un monde parallèle aux dimensions oniriques où il est question de vérité détournée. Eva Borner crée des mirages optiques face auxquels le spectateur ne peut que se questionner sur son intimité domestique. Enfermés à l’intérieur d’une pièce, d’une habitation, ces objets du quotidien sont immédiatement reconnaissables, mais l’objet ou le paysage, déplacés de leur environnement naturel, placés au milieu d’un paysage ou d’une perspective naturelle sont transformés en un contexte nouveau et surprenant. L’échelle naturelle des choses est déformée, l’objet semble énorme par rapport au paysage qui l’entoure et les ombres qu’il avait laissées à l’origine sont encore présentes.
Brodbeck & de Barbuat
Lucie de Barbuat, née en 1981 à Saint-étienne, France
Simon Brodbeck, né en 1986 en Allemagne
Vivent et travaillent à Paris
Lucie de Barbuat a suivi une formation aux arts appliqués et Simon Brodbeck a été l’assistant de François-Marie Banier et de Peter Lindbergh. Ils travaillent ensemble depuis 2005 et leurs travaux ont fait l’objet d’expositions personnelles au FoMu, musée de la photographie d’Anvers, à l’Institut français du Japon Kansai, à la Chimney à New-York et d’expositions collectives au Grand Palais, à la Kunsthalle de Munich, au musée de la photographie de Thessalonique, à la Bibliothèque nationale de France, au Centquatre-Paris, au festival des arts visuels de Vevey. Ils sont actuellement pensionnaires de l’Académie de France à Rome, Villa Médicis.
Par le biais de l’image fixe ou en mouvement, le travail de Brodbeck & de Barbuat questionnent un état d’être au monde, la perception du réel et sa représentation. à travers la photographie, la vidéo, le dessin et l’installation, ils tentent de convoquer l’imagination du visiteur, en inscrivant chaque projet dans une réflexion sur l’image document entre réalité et fiction. Ayant fréquemment recours à des procédés technologiques modernes : montage d’images, création informatique 3D-CGI, mélange entre photographie et vidéo, leur œuvre questionne également le médium photographique et son évolution historique depuis ses origines.
L’Été photographique de Lectoure 2017 présente à la halle aux grains une sélection de la série photographique « Vertiges du quotidien » (2006-2009). Le visiteur est capté par ces vues anormales du quotidien le plus banal. Le regard s’engouffre à la recherche d’une potentielle trame narrative. Brodbeck & de Barbuat renversent les perspectives. Notre monde horizontal photographié d’en haut bascule ainsi à la verticale. Les vivants deviennent des gisants, les lits des dessins, les espaces des plans, la vie une géométrie et une énigme. L’espace de l’image est comprimé dans une surface. Recréant l’univers visuel et les proportions de l’image, écrasant les notions de perspective et de profondeur de champ propres à la photographie, cette vision fait perdre au spectateur ses repères de lecture habituels en transformant les volumes en surface.
Hans Op de Beeck
Né en 1969 à Turnhout, Belgique
Vit et travaille à Bruxelles et Gooik, Belgique
Hans Op de Beeck a étudié les Beaux-Arts à Saint-Lucas à Bruxelles. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions tant personnelles (MUHKA à Anvers en 2006, Kunsteverein à Hanovre en 2012, Frac Paca à Marseille en 2013, Moca Cleveland en 2014) que collectives (Reina Sofia à Madrid, The Drawing Center à New York, Museo d’Arte Moderna à Bologne, Kunstmuseum à Bonn, Biennale de Venise). En 2016 – 2017, son travail a fait l’objet d’une exposition rétrospective au CentreQuatre – Paris.
L’artiste flamand Hans Op de Beeck stimule les sens des spectateurs en créant des constructions poétiques et évocatrices de mondes parallèles, entre réalité et fiction. Autant de portes ouvertes sur les mondes fictifs qu’il fait naître à partir de la banale vie quotidienne. À travers l’exploration de pratiques aussi diverses que l’écriture, la mise en scène, le film d’animation, le dessin, la sculpture et l’installation, il développe une forme de fiction visuelle entre ironie et gravité, humour et mélancolie, scrutant la manière dont le temps et le monde nous échappent, offrant au visiteur-spectateur un moment d’émerveillement et d’introspection.
L’Été photographique de Lectoure 2017 présente le film « Parade » à la grande halle. « Parade » (2012) est une œuvre vidéo dont la mise en scène se déroule sur la scène d’un théâtre. L’imposant rideau de velours rouge s’ouvre avec une valse lente composée spécialement pour la pièce, tandis qu’un cortège de personnages apparemment sans fin marche au pas ralenti, tel un flux de passants dans une rue. Là défile sur la scène une variété d’êtres humains, transportant les postures de leur corps, de tous âges, de toutes les classes, de tous les métiers et occupations, ils portent des vêtements qui sont autant d’uniformes qui signalent ce qu’ils sont, chacun est une existence individuelle, unique. Ce défilé de personnages est sans doute un événement plutôt banal, mais il peut être perçu comme une réflexion visuelle fondamentale sur la vie et la mort.
www.hansopdebeeck.com
Hans Op de Beeck est représenté par Galleria Continua à San Gimignano, Peking, Les Moulins et la Havane, Galerie Krinzinger à Vienne, Marianne Boesky gallery à New-York et Galerie Ron Mandos à Amsterdam.
Igor Ruf
Né en 1984 à Virovitica, Croatie
Vit et travaille à Zagreb, Croatie
Igor Ruf est diplômé en 2010 du département de la sculpture à l’Académie des beaux-arts de Zagreb. Le travail d’Igor Ruf a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives en Croatie à l’Institute for Contemporary Art à Zagreb en 2016, à la AZ Gallery à Zagreb en 2015, au MKC à Split en 2014 et d’une exposition à Nurture Art Gallery à New York en 2015. Il a reçu de nombreux prix pour son travail : le prix Radoslav Putar en 2014, le Grand Prix du 31ème Salon de la jeune création et le Grand Prix de la 11ème Triennale de sculpture en Croatie en 2012. Il a été résident plusieurs mois de la prestigieuse institution newyorkaise ISCP en 2015.
Fasciné par les objets du quotidien, Igor Ruf utilise la performance et la sculpture. Ses œuvres sculpturales possèdent une surcharge matérielle et optique faite de justes amalgames entre objets du quotidien métamorphosés, matériaux empruntés à l’industrie ou encore techniques et savoir-faire artisanaux. Il s’intéresse plus à l’évocation de l’objet, qu’à sa fonctionnalité, voire sa nécessité. Dans ses œuvres sculpturales, Igor Ruf se joue du quotidien et imagine une collection d’objets et de mobiliers malicieusement décalés. Outils de construction de la mémoire individuelle, les objets usuels, les objets qui nous entourent possèdent cette capacité cognitive à reconstituer des expériences passées, à les faire ressurgir, qu’elles soient autobiographiques ou qu’elles aient été expérimentées à travers le visionnage de films, l’écoute de bandes sonores.
Igor Ruf tente dans cette alchimie sculpturale de matérialiser des atmosphères et des scènes issues de ses souvenirs, une sorte de reconstruction d’images fusionnées entre fiction et réalité. L’attention particulière qu’il porte à ces objets du quotidien, le rapport intime et unique lié à chacun d’eux reposent sur l’idée d’une relation plus forte que la raison et hautement affective. Détournés de leurs fonctions principales, ils deviennent de surprenantes sculptures, à la dimension burlesque et surréaliste qui assument pleinement leurs natures singulières et leurs fonctions inattendues.
L’Été photographique 2017 présente une sélection d’œuvres sculpturales de la série « The exhibition of hills, furnitures and walking spaces ».