L’Été photographique de Lectoure 2019

L’édition 2019

Les expositions : Centre d’art et de photographieAncien tribunalCerisaieHalle aux grainsLouise Labé

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Le bâtiment qui accueille depuis 2010 le Centre d’art et de photographie servait auparavant d’aumônerie au Couvent de la Providence, toujours en fonction à côté du centre d’art. Aussi appelé maison de Saint-Louis, le bâtiment est partagé avec l’association des Amis de Saint-Louis qui y occupe un bureau. Le Couvent de la Providence de Lectoure est fondé en 1848. L’aumônerie est construite en 1868. Les religieuses de la Providence vendent le bâtiment de l’aumônerie à la ville de Saint-Louis (Haut-Rhin, Alsace), avec laquelle la ville de Lectoure est jumelée depuis 1981. La maison est inaugurée le 5 septembre 1999 à l’occasion du soixantième anniversaire de l’évacuation des habitants de Saint-Louis à Lectoure.


À la maison de Saint-Louis / Centre d’art et de photographie de Lectoure, les artistes s’intéressent à la nature à travers le végétal. Ils redessinent à travers lui une histoire naturelle entre intérêt scientifique, processus d’expérimentation, moments singuliers relevant de l’intimité et petites histoires ordinaires. Ils portent un regard attentionné au patrimoine végétal convoquant aussi notre finitude et notre fragile condition terrestre.

Photographier les fleurs, cela ne se fait pas. Comme pour les couchers de soleil, il y a quelque chose de désuet dans cette pratique. Françoise Saur photographie les fleurs, d’abord en noir et blanc puis en couleur. Attentive au développement de la végétation après l’hiver, elle a butiné en parcourant sentiers, bois, montagnes, bords de route, ronds-points ensemencés de prairies fleuries. Elle pratique des cueillettes respectueuses de l’environnement. Elle enlève tout le vert – sauf pour les toutes vertes –, ne laissant qu’une couleur, l’essentielle. Elle ne cherche pas la joliesse mais la juste distance. Les contenants appartiennent tous à son histoire familiale. Il ne lui viendrait pas à l’idée d’aller chiner des vases. Elle installe ensuite les fleurs sur le marbre*. Elle associe ces photographies à une collection de cartes postales ayant appartenu à sa mère. Avec ses Compositions sur le marbre (2016), la photographe élargit notre connaissance du monde végétal tout en faisant surgir une généalogie fictive, un hommage à sa mère. Souvent arrangées en bouquets dans les vanités, sur le point de se faner, les fleurs rappellent notre condition terrestre et incarnent une méditation sur l’inéluctabilité de la mort. Pour certains aussi, les fleurs seraient dotées d’un langage propre et d’une mémoire.

* Le marbre (imprimerie) désigne la table sur laquelle sont montées les pages d’un journal ou d’un livre avant leur impression.

Françoise Saur est née en 1949 à Alger et vit en Alsace.
www.francoise-saur.com

Françoise Saur, Compositions sur le marbre, 2016 © Françoise Saur

Autodidacte, esprit curieux et inventif, pionnier des « portraits-types » et de la photographie aérienne automatique en France, Arthur Batut s’intéressait aussi à l’agriculture et à l’agronomie. Au domaine d’En Laure où il vivait près de Labruguière, la nature fait partie de son quotidien. Exploitant agricole, il réalise aussi de nombreux portraits (membres de sa famille, paysans, villageois…) et scènes champêtres, notamment dans le magnifique parc arboré de la propriété. La nature n’est pas uniquement un beau décor pour des mises en scène et des portraits : c’est aussi un objet quasi scientifique qui constitue l’un de ses champs d’observation et de créations photographiques. Dans son studio, il photographie des plantes en pot ou des bouquets de fleurs harmonieusement disposées dans des vases. Pour une série de cinq photographies d’orchidées, il ajoute une règle au pied de la plante pour garder mémoire de sa taille au moment de la prise de vue. Une autre série de trois photographies en noir et blanc montre le même bouquet saisi exactement du même point de vue. Ce sont juste quelques variations dans la modulation de la lumière naturelle qui éclaire le sujet qui font que sur un cliché, les fleurs sont dans des tonalités claires et sur un autre, des tonalités foncées. Une quinzaine de tirages sont fait à partir d’autochromes, premier procédé de photographie couleur commercialisé à partir de 1907 par les Frères Lumière. L’Eté photographique présente une série de photographies inédites de la collection de l’Espace photographique Arthur Batut de Labruguière.

Arthur Batut est né en 1846 à Castres et décédé en 1918 Labruguière.
www.espacebatut.fr

La série est coproduite par l’espace photographique Arthur Batut et le Centre d’art et de photographie de Lectoure avec le soutien du laboratoire Photon de Toulouse.

Arthur Batut, Sans titre, entre 1900 – 1910 © Arthur Batut – Collection espace photographique Arthur Batut / archives départementales du Tarn

Pour Marie Denis, la nature est une substance nourricière qu’elle prend le temps d’observer, de connaître, dont elle s’imprègne et où elle collecte des éléments naturels. Entre art et artisanat, entre fragilité et durabilité, elle expérimente différentes techniques de sculpture, d’assemblage, d’impression pour transformer le fruit de ses collectes. Au premier étage du centre d’art, elle revisite son univers et compose une installation poétique et radicale. Un accrochage photographique sur une courbe d’acier cueille le regard. Le spectateur est saisi par ces images où l’artiste dialogue par les mains avec ses matières de prédilection : végétal, patines et cabinet de curiosités. Histoires de gestes qui rendent hommage à l’herbier ; sujet pour elle central et chaque fois réinterprété. La salle noire est un paradoxe : une petite salle ou de grandes sculptures noires sur noir entraînent le spectateur, où les herbiers de l’artiste deviennent des rébus intemporels. Ramures de palmiers Phoenix et Washingtonia, spathes de cocotier et pierre séculaire de Lectoure se répondent. Au cœur de la salle blonde est présentée une table d’archives qui déploie sous vitre une sélection d’œuvres de jeunesse. Enfin, dans une alcôve tel un cabinet graphique est présentée une toute nouvelle série d’estampes où le végétal est exprimé dans une expérimentation des principes de la gravure que l’artiste détourne.

Marie Denis est née en 1972 à Bourg-Saint-Andéol en Ardèche et vit à Paris.
Elle est représentée par la galerie Albera Pane, Paris et soutenue par la galerie Kamila Régent, Saignon.
www.mariedenis.com

L’herbier estampe a été produit avec le soutien de la Maison Marin Beaux-Arts à Paris.

Les retables full colors & black & white, 2019 © Marie Denis – Courtesy Galerie Alberta Pane

Jours et horaires d’ouverture

Du 20 juillet au 22 septembre 2019

Tous les jours*, de 14h à 19h**.
*Fermeture le lundi et le mardi en septembre.
**Fermeture de l’ancien tribunal à 18h.

Pass 5 euros.


Documents disponibles

Dossier de presse
Guide du visiteur
Guide ludique
Dossier pédagogique