L’Été photographique de Lectoure 2019

L’édition 2019

Les expositions : Centre d’art et de photographieAncien tribunalCerisaieHalle aux grainsLouise Labé

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L’ancien tribunal est situé dans l’Hôtel de ville de Lectoure, ancien palais de l’évêché. Le palais de l’évêché a été construit par des artisans de Lectoure et des environs et achevé en 1682. L’évêché comprenait aussi les jardins en terrasses derrière le corps de logis, ainsi qu’une orangerie à l’est. En 1790, l’évêché est vendu comme bien national. Il devient alors la demeure de Jean Lannes, 1er duc de Montebello, général français de la Révolution et de l’Empire et élevé à la dignité de maréchal d’Empire en 1804. En 1819, sa veuve Louise de Guéhéneuc en fait don à la commune. La mairie, la sous-préfecture, le tribunal de première instance s’y installent. Le tribunal de Lectoure est resté en fonction jusqu’en 2010.


Des territoires spécifiques, des régions, les paysages qui les composent, les gens qui y habitent inspirent nombre d’artistes et interrogent la relation entre un individu et son environnement. Les modalités d’approche d’un territoire peuvent être multiples et constituent autant de façons de s’investir dans et avec un lieu et ses habitants. On peut vouloir le prendre comme sujet d’étude, le parcourir, y rêver, y séjourner pour trouver l’écho d’un souvenir, y être né, l’avoir choisi pour vivre. à l’ancien tribunal, les artistes repensent et réinventent les représentations des territoires qu’ils traversent, qu’ils expérimentent et dans lesquels ils ont parfois vécu. Ils en explorent les entre-deux dans une perception qui se veut avant tout sensible et subjective. Ici les territoires déploient des espaces de fiction et se révèlent partie prenante des récits qui les habitent.

Dans ses Voyages insulaires (2016 – 2017), Maitetxu Etcheverria a photographié les îles de l’estuaire de la Gironde. Familière de cet archipel depuis quelques années, la disparition de l’île de Trompeloup, il y a trois ans, a été le point de départ des premières images de la série. Les îles ont d’abord été destinées au pacage, le vignoble s’y développe au XIXème siècle, échappant au phylloxera par l’inondation des terres durant les mois d’hiver. Six cents personnes vivaient alors sur ce territoire, mais le recul du vignoble au profit des céréales et le moindre besoin de main d’œuvre au siècle dernier, conduisent au départ progressif des populations et provoquent la fin de l’entretien des digues. La série propose un dialogue visuel, entre ces îlots du Médoc, situés à quelques centaines de mètres des grands châteaux et ces jeunes saisonniers venus de toute l’Europe travailler la vigne du dernier domaine viticole insulaire. Souvent nomades, alternant les contrats saisonniers, ce moment de vie sur les îles est vécu comme une parenthèse dans leur parcours, une période d’introspection. Aux portraits de jeunes saisonniers s’ajoutent des paysages de ce territoire à la cartographie mouvante, à l’avenir incertain, vivant au rythme des mutations du fleuve, entre inondation, naissance et disparation d’îles, apparition d’édifices abandonnés, d’épaves, vestiges d’une activité agricole datant du XIXème siècle.

Maitetxu Etcheverria est née en 1975 à Saint-Jean de Luz et vit à Bordeaux.
www.maitetxu-etcheverria.com

Coproduction FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA, IDDAC, Château Palmer, avec le soutien de l’association Gens d’estuaire, du Conseil départemental de la Gironde, du Central Dupon Image et de la villa Pérochon à Niort.

Maitetxu Etcheverria, Aline, travailleuse agricole, Ile Margaux, série Voyages insulaires, 2016 © Maitetxu Etcheverria

Pour Bruno Victoria, la nature est envisagée comme un sujet face auquel on se place et que l’on redécouvre dans sa qualité sensible. Dans Septembre (2018), Bruno Victoria photographie la campagne gersoise et les activités agricoles qui s’y déroulent. Il a choisi de dire l’été à bout de souffle et ses jours de moisson, quand le feu du ciel se fait moins dense. C’est la recherche d’une certaine lumière, une inclinaison de l’objectif vers le sol, un cadre resserré dans lequel le ciel est quasiment absent. Le labour de l’homme creuse la terre, en exhale sa matière, il trace des sillons, imprime des stries. En révélant les sensations et les atmosphères d’un été finissant, il en extrait des textures végétales fragiles, entre finitude et renaissance, la captation des derniers sursauts d’une nature en péril sous l’action d’une certaine agriculture, fortement mécanisée et chimique. En révélant l’étrangeté dans le familier, il fait advenir des mondes inattendus qui ne vont pas sans rappeler la science-fiction.

Bruno Victoria est né en 1970 à Montauban et vit à Paris et Miradoux.
www.brunovictoria.com

Bruno Victoria, série Septembre, 2017 © Bruno Victoria

Une partition repérable dans maintes cultures anciennes entre ce qui relève du sauvage et du domestique continue d’agir dans notre société contemporaine. Dans le film Vendhuile (2017) tourné près de Cambrai, Julie Vacher filme la vie clandestine d’un braconnier qu’elle suit avec sa caméra. à travers lui, elle poursuit entre fiction et réalité ce qu’il resterait de sauvage dans ce paysage industrialisé du Nord de la France. Tel le gardien d’un territoire spécifique – ici un morceau de forêt – qui apparaît comme un lieu de mythe, de fantasme et de peur, le braconnier est un fin connaisseur de son environnement, en harmonie avec lui et conscient de ses atouts et de ses fragilités. Entre ombre et lumière, entre terre et eau, le braconnier vit profondément sa parenté avec le monde animal. Avec lui, le territoire entier du vivant s’ouvre et s’élargit. Dans ce film de Julie Vacher, la forêt devient peu à peu une puissante machine à rêver.

Julie Vacher est née en 1989 à la Garenne Colombes et vit à Paris.
www.julievacher.com

Coproduction Le Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains et La Laverie production.

Julie Vacher, Vendhuile, 2017 © Julie Vacher / Adagp

Le travail photographique de Julien Coquentin présenté dans cette exposition traduit les liens unissant territoire, pays, mémoire et construction de soi. A la manière d’une introspection, Julien Coquentin photographie dans Saisons noires (2013 – 2016) la campagne aveyronnaise où il a grandi, les lieux, les objets, le passage du temps, les paysages et les visages de son enfance. Marquée de manière sensitive par cet environnement, imprégnée par les odeurs et les goûts qui l’ont progressivement constituée, la série des photographies surgit comme un poétique journal photographique entre temps de brume et temps de pluie, au rythme des saisons et des souvenirs. Certains portraits et scènes de vie paysannes résonnent comme le souvenir d’un monde en passe de disparaître. La nature foisonnante semble avoir repris ses droits, on y croise des enfants des bois et des paysages à la rugosité palpable qui expriment une forme profondément libre, intime et méditative. On sait ici que la dimension sauvage n’a pas été perdue, parce qu’elle a toujours et paradoxalement fait partie de chacun de nous.

Julien Coquentin est né en 1976 à Rodez et vit à la Réunion.
www.juliencoquentin.com

Julien Coquentin, série Saisons noires, 2016 © Julien Coquentin / Hans Lucas

Nicolas Tubéry vient d’un milieu agricole et une partie de son travail est influencé par le paysage naturel et social de sa région natale (l’Aude), plus globalement par le monde paysan, les motifs et usages qui le caractérisent. Ses œuvres captent des instants de vie, des lieux, des savoir-faire et des gestes en relation à des pratiques agricoles et paysagères qui vont de l’élagage à l’élevage paysan en passant par le travail du sol sans labour en agriculture paysanne (son dernier film). C’est la manutentionnaire du travail qui l’intéresse particulièrement. Il imagine et construit des dispositifs de monstration composés de structures métalliques dans lesquelles sont inscrites les projections de ses vidéos. Les installations adaptées à la nature des lieux rappellent certains dispositifs de contention utilisés dans les fermes et créent des espaces qui dirigent le regard du spectateur lui proposant d’expérimenter, ou non, des points de vue différents. Entre documentaire et fiction, la spatialisation sonore créée par un dispositif d’enceintes participe à cette forme de théâtralité du réel. A Lectoure, il investit les coulisses et la salle des archives de l’ancien tribunal et revisite plusieurs œuvres dont The Ride (2013) et L’emballeuse (2009).

Nicolas Tubéry est né en 1982 à Carcassonne et vit à Paris.
www.nicolastubery.com

Nicolas Tubéry, Emballeuse, 2009 © Nicolas Tubéry

Jours et horaires d’ouverture

Du 20 juillet au 22 septembre 2019

Tous les jours*, de 14h à 19h**.
*Fermeture le lundi et le mardi en septembre.
**Fermeture de l’ancien tribunal à 18h.

Pass 5 euros.


Documents disponibles

Dossier de presse
Guide du visiteur
Guide ludique
Dossier pédagogique