L’Été photographique de Lectoure 2018

L’édition 2018

Les expositions : Centre d’art et de photographie Ancien tribunal Cerisaie Halle aux grains Ancien hôpital

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L’ancien tribunal est situé dans l’Hôtel de ville de Lectoure, ancien palais de l’évêché. Le palais de l’évêché a été construit par des petits artisans de Lectoure et des environs et achevé en 1682. L’évêché comprenait aussi les jardins en terrasses derrière le corps de logis, ainsi qu’une orangerie à l’est. En 1790, l’évêché est vendu comme bien national. Il devient alors la demeure du maréchal d’Empire Jean Lannes. En 1819, sa veuve Louise de Guéhéneuc en fait don à la commune. La mairie, la sous-préfecture, le tribunal de première instance s’y installent. Le tribunal de Lectoure est resté en fonction jusqu’en 2010.


Laurent Fiévet

Né en 1969 à Boulogne-Billancourt, vit à Paris.

Laurent Fiévet, Ten, 2018 – Photogramme de Ten Little Indians de George Pollock, 1964

Laurent Fiévet est artiste, collectionneur et commissaire d’exposition. Titulaire d’un doctorat en études cinématographiques et audiovisuelles, Laurent Fiévet est un féru et fin connaisseur du cinéma. Il développe un travail artistique composé d’installations organisées en série, mettant en œuvre des confrontations d’images retravaillées dans le cadre de montages vidéos et qui puisent leur substance dans les univers de la peinture, du cinéma et de la photographie.
Il est aussi à l’initiative du laboratoire Lab’Bel qui incarne la dimension artistique du groupe Bel dont il est l’un des héritiers. Le Lab’Bel constitue depuis quelques années une collection et organise depuis 2010 des expositions et des événements artistiques avec des œuvres qu’il acquiert.
Le travail artistique de Laurent Fiévet a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger ; notamment à la Maison européenne de la photographie à Paris, au MUCEM – Fort Saint-Jean à Marseille, au Loop Barcelona Festival (Espagne), à la galerie Dohyang Lee à Paris, à la Galerie Particulière à Paris, à la Kunsthalle à Bremen (Allemagne), au musée national Picasso, à la galerie La Ferronie à Paris, à la galerie Jeanroch Dard à Bruxelles (Belgique). Il collabore régulièrement à des spectacles, des ciné-concerts et des vidéo-performances.

Ses installations telles des dispositifs scénographiques subtilement mis en espace se déploient à travers des vidéos réalisées à partir de séquences de films existants qu’il sélectionne, répertorie, s’approprie, revisite et qu’il monte minutieusement. Il s’empare souvent du médium cinéma, prolixe créateur d’images et de sons et procède à des collectes, transferts, déplacements, rapprochements, résonnances. La forme « installation » crée un espace d’immersion, déterritorialise l’espace d’exposition, repense la place du visiteur et lui propose de nouvelles expériences du sensible. Ses œuvres, objets hybrides et fantomatiques, évoquent la manière dont le cinéma devient parfois matériau artistique, à la fois produit de l’histoire et sédiment d’un contenu social et politique. Mémoire, savoir et sensations apparaissent dès lors étroitement sollicités pour offrir aux dispositifs mis en place autant de clefs d’interprétation et de modes d’approche différenciés.

Pendant l’Été photographique, l’ancien tribunal accueille une œuvre inédite, Ten, réalisée à partir de dix adaptations* de différentes périodes et origines géographiques des Dix petits nègres d’Agatha Christie. L’installation est composée de dix pièces sonores et de collections d’images épinglées sur les murs d’exposition et constituées par des photogrammes qui déclinent un motif commun dans l’ensemble des films (cordes, armes, bijou, cuisine, cordes, horloges, lit, verres et bouteilles…) et restituent visuellement ce principe de l’inventaire, comme l’inventaire d’une documentation mise en place par des détectives sur des meurtres qu’il conviendrait d’élucider en soulignant la récurrence d’un mode opératoire.
Chacune des bandes sonores propose, comme le souligne Laurent Fiévet, une mémoire lacunaire d’une des adaptations en question. Diffusées simultanément et de manière non synchronisée à partir de dix points d’écoute, les dix bandes sonores engagent entre elles une forme de dialogue dans leurs effets d’échos et de possibles contaminations. Le réseau qu’elles structurent construit un paysage sonore déployé sur le lieu d’exposition, fonctionnant par juxtaposition de strates et travaillant à des effets de profondeur. Si l’œuvre pointe nécessairement la stylisation des sons à l’œuvre au cinéma, commente à travers leur restitution leur évolution historique, dresse une forme d’inventaire des ambiances caractéristiques d’un genre cinématographique particulier, elle marque surtout la propension de certains souvenirs à surgir inopinément dans notre esprit et commente notre manière de gérer la culpabilité de certaines actions passées.

Laurent Fiévet, Ten, 2018 – Photogramme de Desyat Begrityat de Stanislas Govoroukhine, 1987

* Liste des films
And Then There Were None, René Clair (1945, 97’, États-Unis)
Ten Little Indians, George Pollock (1964, 91’, Royaume-Uni)
Gumnann, Raja Nawathe (1965, 145’, Inde)
Nadu Iravil, Sudaram Balachander (1970, 108’, Inde)
And Then There Were None, Peter Collinson (1974, 98’, Italie / Allemagne / France / Espagne / Royaume-Uni)
Desyat Begrityat, Stanislas Govoroukhine (1987, 127’, Russie)
Ten little Indians, Alan Birkinshaw (1989, 98’, Royaume-Uni)
Identity, James Mangold (2003, 87’, États-Unis)
Aduthatu, Thakkali Srivinasan (2011, 104’, Inde)
Don’ Blink !, Travis Oates (2014, 92’, États-Unis)

www.laurentfievet.com