L’Été photographique de Lectoure 2018

L’édition 2018

Les expositions : Centre d’art et de photographie Ancien tribunal Cerisaie Halle aux grains Ancien hôpital

Les rendez-vous

Partenaires

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L’ancien hôpital – fermé en 2014, est l’ancien Château des contes d’Armagnac. Aujourd’hui, ce lieu accueille le Village des Brocanteurs et des ateliers d’artistes dans ses caves. Les comtes d’Armagnac construisent leur château au 14e siècle. Il est endommagé par les troupes de Louis XI en 1473 puis entretenu par le pouvoir royal jusqu’en 1758, date à laquelle Louis XV en fait don à l’évêque Claude François de Narbonne-Pelet afin qu’il construise un hôpital à l’emplacement.


Arno Brignon

Né en 1976 à Paris, vit à Toulouse.

Arno Brignon, Dans les murs, 2018 © Arno Brignon

Arno Brignon travaillé sur des projets de commande pour la presse régionale et nationale tout en développant parallèlement ses projets personnels à travers notamment des résidences. En 2009, il décide de se consacrer exclusivement à la photographie et obtient, en 2010, la Bourse du Talent (Toulous’up) pour son travail photographique sur le Mirail. Diffusé depuis 2013 par l’agence Signatures, son travail est rapidement repéré et a fait l’objet de plusieurs expositions. En 2016 et 2017, on peut citer entre autres des expositions à l’espace Saint-Cyprien à Toulouse, au Fotofestival à Cluj (Roumanie), à la galerie Omnibus à Tarbes, au Cnap à Paris, à la Villa Tamaris à la Seyne-sur-Mer, au festival Fotolimo à Portbou (Espagne), au centre culturel Bonnefoy à Toulouse.

Dans les travaux qu’il rassemble sous le titre général Nostalgie du béton, Arno Brignon intègre subtilement l’héritage de la photographie documentaire. On perçoit dans ces séries une aspiration à documenter le réel dans ses marges, rendre compte d’un état du monde à travers les événements, les gens qu’il rencontre. Une dimension plus subjective, une sorte de gradation autobiographique se met en place avec la série Joséphine où il prend pour modèle sa fille Joséphine et sa compagne. Arno Brignon devient ici spectateur et parfois modèle de son intimité familiale. Déjouant les codes de la photographie de famille, les images réalisées, plus intimistes et poétiques, laissent transparaître une certaine mélancolie au sein de la banalité du quotidien familial.
Rendre sensible ce qu’il a vu, traduire la vie en l’amenant du côté d’une interprétation fictionnelle, onirique voire fantastique, mystique parfois, c’est ce qu’il développe pendant une résidence dans le Couserans. Lors de ce processus immersif de plusieurs mois sur ce territoire rural retiré, il utilise le sténopé pour aller à la rencontre des habitants de la vallée. Ce projet donne lieu à la publication, en 2016, du livre / restitution Based on a true story dans lequel il mêle ses images et un long récit à la première personne. L’écriture, comme une forme d’écoute de soi, oser imposer son propre rythme face à ce qui se présente, les fameuses absences du photographe.
Il est question de la mémoire, du rapport à la nature et aux croyances.

Depuis février 2018, on croise régulièrement le photographe Arno Brignon dans les rues de Lectoure. L’Été photographique présente la restitution de cette résidence à Lectoure. Pour ce projet, il utilise la camera obscura comme moyen de rencontres et occasion de prises de vues, mettant en place dans la mesure du possible un studio / labo dans les lieux qui accueillent les séances photographiques. Les protagonistes deviennent les acteurs de la révélation des images. Que cela soit au Café des sports, au loto du village, au bal gascon, au carnaval de l’Amicale laïque, à la médiathèque ou encore au conseil municipal, chacun des lieux, chacun des événements est un prétexte à des portraits photographiques ainsi qu’à des vues paysagées de la ville. Il n’est plus question de fichiers et d’octets ici. Le sténopé tel une sorte de machine à poésie, à rebours des diktats du prêt à regarder propre à la société de consommation, à rebours d’une utopie techniciste de perfection, de la netteté de l’image, laisse toute sa place à l’expérimentation des images, aux accidents et aux aléas divers, une manière de pousser l’image dans ses limites, ses retranchements. En parallèle à ce travail photographique, des bandes sonores construites à partir d’entretiens avec certains habitants sur leurs albums de famille seront diffusées dans les différentes salles qui accueillent le projet. L’installation composée des images et collectes d’anecdotes et de petites histoires convoque et actualise les esprits du passé, ranime le souvenir d’une vie de village et participe d’une sorte d’immense portrait de famille.

Arno Brignon, Dans les murs, 2018 © Arno Brignon

www.arno-brignon.fr

Une sélection des photographies réalisées par Arno Brignon durant sa résidence est également présentée à Intermarché Lectoure tout au long de l’été.


Compagnie OBRA en collaboration avec VIDEOfeet

OBRA
Kate Hannah Papi, née en 1980 à Bedford (Angleterre), vit à Pauilhac (Gers).
Oliviero Papi, né en 1976 à Rome (Italie), vit à Pauilhac (Gers).

VIDEOfeet
Collectif d’arts numériques fondé par Matthew Smith, Alex Hyland et Jim Christian.

Compagnies OBRA et VIDEOfeet, Projet EX_SITU, L’histoire peut mourir sur un balcon à fleurs, Fleurance, 2017 © OBRA / VIDEOfeet

Créée en 2007, OBRA est une compagnie internationale pluridisciplinaire de spectacle vivant basée à l’année au centre culturel Au Brana, dans le Gers, un lieu dédié aux échanges, à la pratique et au soutien des artistes émergents. OBRA est le fruit du travail de ses deux membres fondateurs, Kate Hannah Papi et Oliviero Papi, et d’un groupe d’artistes associés, conviés selon les besoins des projets. La compagnie joue actuellement la production bilingue Fragments. En partie confession, en partie plaisanterie, tendre et violente, la pièce, adaptation du roman Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes, sert de discussion sur l’un de nos états les plus immatériels : être amoureux. En 2017 OBRA a joué Gaudete au Royaume-Uni et en France, un triptyque adapté de la nouvelle du même nom de Ted Hughes. OBRA collabore aussi avec la poétesse écossaise Lucy Burnett afin de développer une nouvelle approche de l’écriture et du langage inspirée par les mouvements du corps. Toujours en 2017, OBRA a également participé à la manifestation Tourisme imaginaire liant patrimoine, culture et tourisme à Mazamet. Invitée à explorer un ancien coffre-fort de la banque de Mazamet, la compagnie a proposé une œuvre incluant une installation audiovisuelle, un diorama augmenté, un court-métrage et un hologramme représentant un homme dansant continuellement.
Ils ont également produit le documentaire Tannery, filmé dans l’une des dernières tanneries en activité à Mazamet.

L’approche créative d’OBRA s’incarne dans une relation entre le langage poétique et la dimension corporelle du travail des comédiens, en adaptant des textes non destinés à la scène pour créer un théâtre innovant. Le travail artistique d’OBRA repose sur une combinaison entre un savoir-faire technique, une pratique psychophysique et un langage magnifié. Les sessions de travail se font sur un modèle de « laboratoires théâtraux ». Le processus créatif est issu d’une recherche intensive, d’exploration et de jeux afin de développer une forme nouvelle, fidèle à l’exigence de chaque texte. De prime abord simples dans la scénographie et le design, les créations d’OBRA se révèlent complexes et nivelées autant dans l’imagerie que dans le sens.

L’Été photographique invite OBRA et présente le projet EX_SITU sous la forme d’une installation composée de projections et de diffusions vidéo, d’installations sonores et d’objets. Il s’agit d’un projet participatif et évolutif développé en 2017 autour du petit patrimoine de trois communes rurales du Gers ; Fleurance, l’Isle-Jourdain et Mauvezin. Pour ce projet qui combine les techniques du théâtre contemporain avec celles de la réalisation cinématographique et mêle également travail d’archives, théâtre, poésie et vidéo, OBRA a collaboré avec la société de production anglaise VIDEOfeet. Ce projet rassemble à la fois la mémoire des habitants et la mémoire des lieux désaffectés, oubliés de ces communes. OBRA est allé à la rencontre des habitants pour réaliser des portraits sonores, pour collecter des anecdotes, des souvenirs, rassembler des objets parfois, ainsi que des témoignages sur les mémoires et l’identité des différentes communes. Autant d’exemples de changements sociétaux et de rites oubliés à travers la capture du changement architectural des lieux et du territoire.

Projet réalisé avec le soutien du programme résidence de territoire de la Drac Occitanie, en partenariat avec Pays Portes de Gascogne et les communes de Fleurance, l’Isle-Jourdain et Mauvezin

Compagnies OBRA et VIDEOfeet, Projet EX_SITU, L’histoire peut mourir sur un balcon à fleurs, Fleurance, 2017 © OBRA / VIDEOfeet

www.obratheatre.co
www.videofeet.com