L’Été photographique de Lectoure 2018

L’édition 2018

Les expositions : Centre d’art et de photographie Ancien tribunal Cerisaie Halle aux grains Ancien hôpital

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Juchée sur la pointe des remparts sud de la ville de Lectoure, la Cerisaie comprend un jardin et une petite maison attenante. Sa dénomination est liée à sa création : c’est un dramaturge de passage à Lectoure qui a déposé de la terre provenant du jardin de Tchékhov à cet endroit. On y planta ensuite des cerisiers. En contrebas de la Cerisaie se trouve la Fontaine Diane qui a fourni en eau l’artisanat du quartier de Hountélie, notamment les ateliers de tanneurs situés en contrebas, la Tannerie royale de Lectoure et une grande quantité de foyers domestiques jusqu’à l’installation des réseaux d’eau courante. La maison actuelle qui accueille les expositions du festival en été est un vestige d’une tour plus imposante. Elle était probablement celle du fontainier et était habitée jusque dans les années 1970.


Anu Tuominen

Née en 1961 à Lemi (Finlande), vit à Helsinki (Finlande).

Anu Tuominen, August, série Nectars / The Idea of a Funnel, 2001 – 2006 © Anu Tuominen

Anu Tuominen a suivi un cursus à l’École des beaux-arts puis à l’Université d’art et design à Helsinki (Finlande). Elle a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives, en 2017 à la Gallery Ville à Nurmijärvi (Finlande), à la Helsinki Contemporary and WSOY, à la Gallery Katariina à Helsinki. En 2016 à la Window Gallery à Emmaus Vallila à Helsinki, à Gislaved Art Hall à Gislaved (Suède), à Almgrens Sikmill and Museum à Stockholm (Suède). Ses œuvres sont présentes dans des collections publiques et privées en Finlande, en Suède, au Japon et en France.

Anu Tuominen travaille à partir du familier et de l’ordinaire pour créer une œuvre personnelle poétique, ancrée dans la vie quotidienne et où l’art, l’artisanat et le design se combinent. Il est question de bricolage, d’un processus lent, patient et l’expression « mettre du cœur à l’ouvrage » a toute sa place quand on regarde ses œuvres. Elle bricole, découpe, colle et utilise régulièrement un outil désuet et qualifié parfois de ringard : le crochet. Le crochet ludique, réconfortant, qui rappelle aussi le DIY (do it yourself), les travaux manuels dans le mouvement répétitif et hypnotique, presqu’addictif qu’il opère chez la personne. Une dimension du crochet, quelque chose de méditatif, de profondément ancré dans l’instant présent.
Les œuvres pleines d’humilité et d’humour d’Anu Tuominen procèdent par l’accumulation et l’assemblage d’objets banals, d’objets du quotidien, d’images, de mots avec une grâce innée. Dans sa démarche qui peut sembler naïve de l’extérieur, il y a une sorte d’émerveillement face au monde, à tout ce qu’il recèle. Il y a toujours quelque chose sous la surface d’un objet, d’une image, d’un mot. Tout objet qui pourrait paraître inutile à certains, sans valeur, peut potentiellement se transformer en œuvre, en une forme créatrice d’émotion et de réflexion. Son travail relève plus de la collecte que de la collection. Elle parcourt les marchés aux puces, les brocantes, les boutiques de vente d’objets d’occasion, les vides-greniers. Elle prospecte, récolte, trie, regroupe et met en ordre des éléments qui prennent la forme d’étals tels de grands systèmes et compositions poétiques. Des images apparemment insignifiantes et éphémères, des pierres, des pages de livres, des épingles à linge sont rangées. Elle propose souvent une incroyable variation chromatique autour de la cuisine, de la maison, de la vie quotidienne « féminine » avec des éléments en crochet (mur de maniques évoluant du rose-gris clair au vert-noir), en plastique (étagère de gobelets empilés façon palette de couleurs, boîtes à savons), en tricot (un tableau de moufles cousues forme un camaïeu de verts), ou encore des chopes émaillées, des balles et boules, des boutons, des napperons…

Elle s’intéresse aussi à la langue, aux images du langage et au langage de l’image. Il y a une espèce de double nature dans tous les éléments qu’elle utilise, amenant le regardeur à une infinité de comparaisons, d’analogies, d’ensembles et de hiérarchies. Une image n’est jamais juste une image, un objet n’est jamais juste un objet. Il y a également une dimension écologique dans cet intérêt pour les objets de consommation courante, des objets trouvés, parfois des déchets, qu’elle recycle et donc valorise.

Anu Tuominen, Fleurs de sel, 2002 – 2016 © Anu Tuominen

www. anutuominen.fi